Concert de Perroquets / mardi 10 mai 2016 / Festival Extension / Le Générateur

Présentation

Cent quarante-quatre perroquets robots forment un orchestre gigantesque et dérisoire. Quand ils sont actionnés, ces automates industriels ne font que répéter bruyamment les sons qu’ils captent autours d’eux, tout en battant des ailes avec fébrilité. La parole du musicien stimule la production de sons. L’ensemble constitue une surface sonore où les sons se propagent et se transmutent : une rumeur est ainsi façonnée. Et le détraquement s’amplifie, les scories deviennent combustibles…
"Une cacophonie loufoque qui, sous ses airs frivoles, interroge le rituel classique du concert et sa signification à l'ère du tout-machine et du tout-spectacle." (Time Out)
"Autant dire que c’est énergique, déboussolant et cela ouvre de multiples horizons" (The ARTchemist)

Installation

Les perroquets sont disposés sur des barres horizontales superposées devant le mur. L'installation fait 17,5 mètres de large et 5 mètres de haut. Le système de support des perroquets par des cornières perforées et d'accrochage au plafond par des pinces font que l'installation est modulable. Elle peut ainsi exploiter les singularités du lieu dans lequel elle est construite. Au Générateur, la très grande taille de la salle invite à profiter de la largeur maximale.
Les perroquets sont regroupés en grappes de différents effectifs et sont reliés à un pupitre de commande situé sur le côté de l'installation. Les interrupteurs permettent d'allumer et d'éteindre les appareils à distance (1 kilomètre de câbles au total). L'activation des diverses zones permet de générer des effets de masse et de circulation du son. Le dessin des grappes constitue une écriture musicale définissant des surfaces sonores.
Le perroquets robots sont des sampleurs automatiques de très basse qualité. Les nombreuses imprécisions de leur fabrication font que leur déclenchement est assez imprévisible. Certains réagissent au moindre bruit, d'autres attendent un haut niveau sonore pour se mettre à fonctionner. De plus, l'intensité de leur voix est extrêmement variable. Des exemplaires sont quasiment aphones tandis que d'autres ont une voix forte.
Le battement des ailes est assez bruyant. Ce bruit se propage alors très vite et finit par tout recouvrir. Il s'agit donc surtout d'un concert de battements d'ailes ! Un remarquable effet de chatoiement sonore est procuré sur une vaste étendue.

Performance

Le performeur se confronte physiquement à l'installation pour faire émerger une forme, produire du sens. C'est sa présence qui fait exister le dispositif. Le corps donne la mesure de l'installation.
La parole est au centre de la performance. La voix affronte le bruit des appareils. Elle peut s'imposer mais, précaire, est vite noyée dans les battements d'ailes. Il s'agit d'arracher aux perroquets des éléments de signification, autre chose que des bruissements d'ailes chaotiques. Le texte est une phrase, fragmentée. Les mots reviennent, s'assemblent quelquefois par bribes. La répétition par les perroquets souligne la vacuité des paroles prononcées. La performance met ainsi en jeu l'action même de dire. Elle donne à voir le geste de bâtir une cohérence fragile, de la perdre, de persévérer dans la lutte. Les dysfonctionnements des appareils sont fondamentaux pour maintenir la tension. Les empêchements sollicitent l'imaginaire du spectateur.

Equipe

Conception, réalisation, performance : Laurent Pascal
Dispositif plastique : Laurent Pascal, Elizabeth Saint-Jalmes
Lumières : Elizabeth Saint-Jalmes, Anne Dreyfus
Regard extérieur : Lotus Edde-Khouri
Opérations techniques : Elizabeth Saint-Jalmes, Caroline Pouzolles
Relations commerciales avec la Chine : Hong-Yuan Qu
Laurent Pascal est improvisateur musicien. Il joue de l’harmonica, du ukulélé, du piano-jouet préparé, du poste de radio amplifié. Radicalité et ténacité le caractérisent. Il se produit en solo et avec Romaric Sobac, Didier Lasserre, Jean-Luc Guionnet, Pascal Battus, Sophie Agnel… Il réalise également des performances. La démarche de l’improvisation met en jeu tout ce qui constitue une situation, son, espace, corps, écoute… Son travail interroge ce qui fait musique, de l’instant à l’idée.
Diplômée des Beaux-Arts en 2000, Elizabeth Saint-Jalmes pratique le dessin, la sculpture, la cuisine, la vidéo et la performance. Depuis 2011, elle cosigne performances, vidéos et installations avec Jean-Luc Guionnet, Eric Cordier, Cyril Leclerc, Pigeon Pourri, Sébastien Roux Unglee Izi, Mathilde Monfreux et Hélène Crouzillat. Ses dessins, vidéos, sculptures, puisent dans le chaos pour faire remonter les processus, pariant qu’ainsi une transformation de l’insaisissable en pensée puisse avoir lieu.
Merci à Wilfried Wendling, Vincent Esteve, Morgan Ardit, Anne Dreyfus, Amandine Banal, Hermeline Vialet, Virgilia Gacoin, Alice Godart, Bernard Bousquet, Brice Pichard, Camille L'hermite, Carolina Socha-Leon, Caroline Von Gimenez, Christophe Frémiot, Clarence, Eve Coltat, Jean-Brice Godet, Jérôme Saurigny, Julia Abadié, Hélène Le Saux, Ming-Chun Tu, Romain Clerc-Renaud, Sayori Izawa, Simon Hénocq, Sofi Hémon, Yves Arquès pour leur précieux soutien.

Infos

mardi 10 mai 2016 à 20h / Tarifs de 10€ à 14€
16 rue Charles Frérot 94250 Gentilly
à 100m de Paris (Tram Poterne des Peupliers)
Coproduction : La Muse en Circuit-CNCM et Le Générateur